Diplômes du Bac

  • bernardducret

Bac.JPG« Comment fait-on des années si courtes avec des journées si longues ? » s’interroge Jankélévitch. Cette question, vous vous l’êtes peut-être posée au soir des résultats : Ce qui vous avait paru si loin était là. Pourtant c’était hier que vous rentriez en 6ème et que les grands de terminale vous semblaient des « vieux ». C’était hier et, aujourd’hui, vous avez commencé une nouvelle aventure, celle de l’enseignement supérieur. Vous allez y rencontrer des joies et des peines, vous allez passer des examens autrement plus difficiles que celui qui a terminé votre scolarité secondaire, mais aucun parchemin n’aura autant de prestige que celui que vous êtes venus chercher ce soir.

 

En effet, la réussite du baccalauréat est un grand moment parce que, dans notre culture, le bac est la ligne de démarcation qui sépare l’enfance de l’âge adulte. Avoir le bac, c’est être libéré des contraintes de la scolarité, c’est pouvoir faire, enfin, ce que l’on a envie de faire. Vous l’attendiez depuis longtemps et maintenant ça y est, vous avez le bac et avez pu passer sur l’autre rive. Est-elle plus riante que celle que vous avez quittée ? Oui, bien sûr, mais en même temps vous éprouvez sans doute un peu de nostalgie et quand vous regardez derrière vous, vous vous dites probablement que les années que vous avez passées au Juvé n’étaient pas les plus mauvaises. C’est l’inexorabilité du temps : Quand un avenir s’ouvre, un passé se ferme et c’est pourquoi l’expérience du changement est toujours double : À la joie de l’espoir s’adjoint toujours la tristesse de l’adieu. Mais nous ne sommes pas là pour céder à la nostalgie, nous sommes là pour nous réjouir de votre réussite.

 

Chers anciens, la promotion 2010 a été bonne. C’était la première de Monsieur Morio en tant que Chef d’établissement. Je sais qu’il est fier de vous et regrette vivement de ne pas être avec nous ce soir. Moi, je n’ai pas pu être avec vous au moment des résultats. Croyez que je le regrette d’autant plus que cette promotion était la dernière de ma carrière. Ce soir, c’est un ancien qui s’adresse aux anciens. Vous avez quitté le Juvé, moi aussi. Vous y revenez, moi aussi. J’espère que vous y reviendrez encore parce que le but du Juvé n’a jamais été seulement de préparer des élèves au baccalauréat, mais de former des femmes et des hommes heureux d’être ce qu’ils sont et de l’être bien. Vous connaissez la célèbre phrase de Montaigne : « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine ». Pour vous accompagner jusqu’au baccalauréat, nous avons essayé de vous aider à vous faire une tête bien pleine, mais j’espère que nous sommes parvenus à vous permettre de vous faire aussi et surtout une tête bien faite. En effet, la plus belle récompense de notre travail n’est pas le taux de réussite aux examens. La plus belle récompense, c’est lorsqu’un ancien élève vient nous confier ses enfants, manifestant par là qu’il veut pour eux la même formation que celle qu’il a reçue, sans doute parce qu’il n’en a pas un trop mauvais souvenir.

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